Il y a parfois de gens qui ont tout. Le talent, le charisme, le look et les idées. Comme lui:
Le créateur d’Oninim, monsieur Shadi Torbey, est licencié en littératures romanes et gestion culturelle et, non content de cela, a obtenu ses diplômes supérieurs de chant au Conservatoire Royal de Bruxelles pour être maintenant chanteur d’opéra (et concert). Mais c’est aussi un dévoreur de jeu de société, de carte et de plateau, avec plus de 650 boites différentes chez lui. Toutefois, il n’en connait pas beaucoup donnant la possibilité de jouer seul.
« En développant Onirim, je voulais répondre à une envie personnelle: avoir une collection de jeux jouables en solo, avec des règles assez simples, une mise en place rapide, un temps de jeu relativement court, et, surtout, avec de « vraies » décisions de jeu. En gros, il s’agissait de créer des « patiences » modernes, adaptées à nos gouts ludiques: non pas subir un tirage aléatoire (ce qui est le cas de l’écrasante majorité des patiences classiques) mais, sur base d’un tirage aléatoire toujours différent (qui assure la rejouabilité) faire les meilleurs choix tactiques et stratégiques. »
Onirim est un jeu solitaire. Nous sommes perdu dans un labyrinthe onirique et il nous faut sortir avant d’être plongé à jamais dans le sommeil. On pose les cartes du labyrinthe les unes sur les autres devant soi pour avancer.
Il y a 4 couleurs dans ce jeu; bleu, vert, rouge et brun. La boite contient 13 à 16 cartes de labyrinthe pour chaque couleur. Ces cartes sont marquées d’un symbole dans les coins supérieurs; soleil, lune ou clé. Il y a également des cartes cauchemars. Et enfin la sortie, qui est représentée par 8 cartes portes avec 2 portes pour chaque couleur.
Le paquet révèle le temps du rêve. Chaque carte posée nous rapproche donc de sa fin et si nous échouons à rassembler les portes, le jeu est fini. Une partie consiste à poser des cartes labyrinthe les unes sur les autres sans jamais placer 2 fois le même symbole (soleil, lune ou clé). Si l’on pose 3 cartes de la même couleur (peu importe le symbole), on peut chercher une porte dans le tas et la poser à côté du jeu. Une fois les 8 cartes portes sur la table, nous avons triomphé du rêve !
On commence la partie en mélangeant le tas de carte et en tirant 5 cartes. Chaque tour se divise en 3 phases.
Phase 1 - On choisit entre poser une carte ou en défausser une au choix pour en piocher une nouvelle. Au premier tour, on peut poser n’importe quel carte labyrinthe. Si l’on défausse: tout dépend de la carte jetée. Si le symbole sur la carte n’est pas une clé, on pioche. Si c’est une clé, on déclenche une prophétie. Ce qui signifie regarder les 5 premières cartes du paquet, en jeter une (atterrit au cimetière) et placer les 4 autres sur le haut du tas dans l’ordre que l’on souhaite.
Phase 2 - On pioche. Si l’on tire une carte labyrinthe, on continue à jouer normalement. Si l’on tire une carte porte, on peut la poser immédiatement en se défaussant d’une carte de la même couleur avec un symbole clé. Mais si la clé nous fait défaut, le jeu nous oblige à mettre la porte de côté (les limbes) et à piocher une nouvelle carte. Attention, toutefois, car nous ne sommes pas seul dans le labyrinthe. On peut tomber sur une carte cauchemar. Un mauvais rève nous propose 4 options; nous pouvons nous défausser d’une carte clé (peu importe la couleur) et piocher, nous pouvons nous défausser de toute notre main et piocher 5 nouvelles cartes, nous pouvons déplacer une porte déjà posée dans les limbes ou, enfin, nous pouvons révéler les 5 premières cartes du tas et tout jeter… sauf les cartes portes et les cartes cauchemars qui s’installent dans les limbes également.
Phase 3 - On mélange les cartes des limbes dans le paquet. Et on recommence.
Une partie d’Onirim dure en général 15-20 minutes. On peut en modifier la longueur et la difficulté en ajoutant 1, 2, 3 ou les 4 extensions. Et le rêve peut être vécu à deux joueurs également ! On divise le paquet en deux tas qui comprennent 4 portes de différentes couleurs. Les joueurs explorent leur propre cheminement du rêve (on ne peut pas poser ses cartes sur celle de l’autre) avec 3 cartes en main et 2 cartes communes sur la table. Ces dernières permettent aux partenaires de s’échanger des cartes en défaussant.
Le jeu coûte 15 dollars, avec les extensions, fournies de base avec le packaging ! Il est édité par Z-Man Games en anglais et par Filosofia en français. Une suite (mais pas une extension ! Un jeu en soi parce que Monsieur Shadi fait les choses bien), appelée Urbion, est déjà sortie. Je vous invite à vous procurer ces merveilles et à découvrir une excellente façon de s’amuser seul, mais aussi de rencontrer des gens. En effet, à chaque partie joué dans un lieu public, un voisin me demande ce que c’est et, parfois, accepte de partager un peu de son temps pour une partie. Quand au prochain bijou de Shadi ? Un jeu sur son métier; l’opéra.