Ah Cheyenne, ce nom qui sent bon le western, la poudre et les plumes!
Cheyenne, c’est pas juste un groupe, c’est aussi une ambiance, lourde et aérienne de subtils mélanges, ça sent le bitume de la route 66 et le vieux tabac froid, ça a beau être planant, ça n’est jamais léger; tant leur technique et leur investissement dans leur musique se ressent aussi bien sur scène que quand la discussion s’emballe autour des Kills ou des White Strippes.
Ça fait maintenant pas mal de temps que je connais John le guitariste et que je suis son parcourt de très près… Je veux dire, le talent lui coule des doigts, mais à la différence de beaucoup d’artiste qui ont également cette chance, John se donne la peine de travailler avec assiduité, enfin travailler je sais pas, mais il passe un temps fou à gratter sa guitare… donc disons qu’il passe un temps fou à pratiquer. J’étais fan d’un de ses vieux sons qu’il avait fait pour son travail de fin d’étude; Soul Crying – Purpurea, que j’aurais bien aimé vous faire écouter mais plus moyen de remettre la main dessus… Il a aussi eu ensuite un groupe qui s’appelait Steam Colt, mais comme le premier, ça n’a jamais vraiment décollé.
Heureusement, maintenant, il y a Cheyenne et j’ai l’impression que, cette fois, il s’est suffisamment bien entouré pour nous gratifier de ses bons sons pour encore de nombreuses joyeuses années.
Son entourage parlons en d’ailleurs, la première fois que j’ai vu Cheyenne en scène, c’était à une soirée de départ d’un ami dans un jardin Lausannois. La scène n’était composée que de quelques palettes bancales et le publique, bien que déjà très imbibé de toutes sortes de substances, s’était laissé emporter par la douce tempête de sable qu’est Cheyenne alors que John n’avait posé ses Santiags sur la scène que depuis quelques minutes, mais en plus il était accompagné de Dayla.
J’étais réticent au premier abord à ce que John s’affuble d’une chanteuse… Premièrement, parce que j’aime bien l’entendre chanter… et deuxièmement, j’avais eu quelques échos négatifs au sujet de Dayla… j’ai très vite compris en les voyant à l’oeuvre, que ces bruits de couloir n’étaient pas objectifs, ce n’était en fait que sournoise jalousie. En même temps, je peux comprendre; en plus d’être une chanteuse accomplie dotée d’une voix chaleureuse et parfaitement maitrisée, Dayla est une femme fatale à la beauté glaciale dont le charisme et la présence scénique ne sont pas en reste. Dans la vidéo, je la taxe de Diva… n’y voyez rien de péjoratif – au contraire – je ne parle pas d’attitude ou de caprice de star, mais j’utilise ce terme pour décrire ses capacités vocales et son aura.
Ils n’étaient donc que deux. Accompagnés d’une boite à rythme et, même si ils étaient encore un peu timide et manquaient carrément de confiance, le publique était loin d’être indifférent. Ils n’étaient encore qu’une pépite d’or qui s’est depuis polie pour s’approcher de plus en plus de ce son qui n’appartient qu’a eux, ce sont maintenant des personnages haut en couleur et des artistes accomplis, leur maturité artistique m’impressionne pour être franc… J’ai beau suivre John de près, il est tellement nul en communication que j’ai raté pleins de leurs concerts pour finalement me décider à aller les immortaliser à la fête de la musique en 2014! Damn la claque! Leur progression était tellement évidente, tellement palpable! John était de plus en plus bercé par son univers, on sentait bien que, malgré son stoïcisme sur scène, il vibrait au son de sa musique, laissant à Dayla plus de place pour faire exploser son charisme à la face du publique. Et en plus, j’ai eu la bonne surprise de découvrir qu’elle avait réussi à imposer son synthé (et moi j’adore le synthé)!
De plus la boites à rythme avait laissé sa place à Rémi, un Apache de la nuit, avec qui j’ai partagé tant de bières en fin de soirée lausannoise que je ne les compte même plus. Cheyenne avait enfin atteint sa forme finale, désormais en tant que trio, plus la moindre trace de doute ou d’amateurisme sur scène, Rémi marque la cadence et pose une rythmique subtile et sensuelle sur les envolées lyriques vocales de Dayla et les riffs puissants et profonds de John, il les encadre et leur donne du corps.
Il ne sont que trois et n’ont plus besoin de personne d’autre…
Sérieusement, allez écouter leur bandcamp!
Parce que j’ai bien fait une vidéo, mais le son ne me paraît pas suffisamment bon pour leur rendre correctement hommage et vous convaincre d’aller les voir sur scène. Et sérieusement dépêchez-vous parce que pour le moment vous pouvez les voir pour des prix ridicules mais ça vous coûtera bien plus cher quand ils joueront dans des stades devant des foules en délire!